Ce matin je pense beaucoup à l’attentat.. Je suis très émue et profondément choquée de ce qu’il s’est passé. Et j’ai peur pour la liberté. Un monde de terreur n’est pas vivable, et encore moins souhaitable… Pourquoi ne faisons-nous que régresser ? En tous cas, la demi-journée de bus tombe à pic, car ce matin je n’ai pas le coeur léger et au moins j’ai le temps de penser.
Impossible de rejoindre la compagnie de bus en tuktuk tellement le trafic était intense, ça y est la marée de scooters et 4×4 commence ! Nous avons pris le minibus avec deux poulets, et étions 13 dans un van pour 7 personnes 🙂 pour rejoindre la gare routière. Heureusement que la vie suit son cours et qu’elle a le pouvoir de nous étonner. Nous ferons des pauses toutes les deux heures dans des petits bleds.
A 15h30, nous arrivons à Phnom Penh, un gros et joyeux bordel, une circulation infernale, du monde partout. Tuktuk pour l’hôtel, où je me pose un peu, puis je vais faire le tour du pâté de maison avant la tombée de la nuit. Et quel pâté de maison ! La pagode argentée, le palais royal et le musée national sont juste à côté à quelques minutes à pied. Avant de quitter ma chambre, j’ai pris le soin de mettre un pantalon à poches pour n’emporter aucun sac, la ville ayant une très sale réputation quant au vol à l’arrachée, confirmé par des voyageurs rencontrés ça et là.
Le quartier est très beau, face au palais une grande esplanade et un parc, le long de la rivière, en zone piétonne en plus. Du coup beaucoup de monde s’y réunit, touristes, moines et locaux. Au détour d’une rue, j’entends des chants et une cérémonie. Il s’agit d’un évènement dans une pagode majestueuse, ouverte au public, où on peut voir des moines qui en « bénissent » un autre. Offrandes, musique, tapis rouge, pétqles de fleurs, haut-parleur, gong, c’est très coloré, animé et beau. La TV couvre l’évènement, les moines sont armés de leurs réflex. En demandant ce qu’il se passe, un type me répond mais je ne discerne que les mots « 1983/84 » et « king of monks » et effectivement, l’un d’entre eux (qui est manifestement né avant 1984) est mis à l’honneur. La cérémonie se poursuit à l’étage, avec des palettes entières de jus d’orange en guise d’offrandes, en plus des fleurs, encens et autres cadeaux.
La nuit tombant, et n’ayant toujours pas mangé autre chose que des bananes depuis ce matin, je mange sur le chemin au bord de la route sur des chaises d’enfants. Bien que peu ragoutant au premier abord (ce n’est pas pire que les stands d’Angkor à la différence près qu’ici on voit la cuisine), je me lance car la terrasse est bondée de cambodgiens. Je prends des nouilles et jusqu’ici tout va bien 🙂
Malgré des premières heures difficiles et tristes, sans pour autant oublier ou occulter la situation, les joies insolites et la beauté du Cambodge me remontent le moral. Il est encore tôt, mais ce soir c’est repos, lecture et DOUCHE.
Je vous embrasse bien fort et pense bien à vous.
Joies insolites , c’est le moins que l’on puisse dire !!! Des vrais poulets ou des gens de la maison Poulaga ? Le voyage a du être pénible et la douche bienvenue ! Apparemment ton Hôtel est très bien situé , j’espère que tu trouveras une gargote correcte pour te restaurer . Les bananes , c’est bon , mais une bonne pizza et des pâtes au pesto, c’est bien aussi . Oui , je sais , ce n’est pas très couleur locale mais il faut bien sourire un peu sinon….Continue a nous faire voyager avec toi , nous prenons tellement de plaisir a t’accompagner ! Bonne nuit et bonnes visites demain ! Gros gros bisous !
Le voyage fut long mais pas pénible, j’ contemple les paysages en écoutant de la musique parfois, et beaucoup pensé. Et au fait, les nouilles étaient bonnes 😉
Plein de bisous Estelle! Toujours un plaisir de suivre ton périple!
Merci ma poule !
Profites en pour te changer les idées ! Gros bisous et merci pour ton article !
Mais de rien, et surtout avec plaisir ! Au moins ici j’ai bcp de choses pour me changer les idées, c’est bien. En tous cas même les cambodgiens me parlent de l’attentat.